Engagé par un trafiquant de chairs humaines impuissant, un play-boy des bas-fonds doit engrosser une prostituée bossue. Objectif: taxidermiser le fœtus en vue d’immortaliser une humanité nouvelle. Une maquerelle magicienne apporte son soutien à la noire entreprise, mais l’amour vient heureusement gripper la machine.

Avec cette farce tragi-comique écrite par un jeune auteur suisse (28 ans au moment du spectacle), la prédilection de la Cie Angledange pour le grotesque et l’exploration des travers modernes trouve un terrain idéal. Inspiré de la célèbre exposition des corps écorchés de Gunther von Hagen, le texte de Camille Rebetez dresse un portrait truculent d’une humanité dont les pulsions noires ont grignoté l’âme jusqu’à l’os.

Organisée sur un plateau tournant qui représente les trois lieux de l’histoire, la mise en scène plonge les quatre monstrueux protagonistes dans une atmosphère d’antre satanique. Le rythme du spectacle évoque une sarabande infernale et son esthétique, où expressionnisme et onirisme se marient, rappelle aussi bien Tod Browning, Fellini et David Lynch.