Un soir, au bord d’une décharge, une femme et un homme se rencontrent. Les deux ne sont ni cultivés ni beaux. Elle est couverte d’artifices, lui est plein de tensions et de clichés machos. Après quelques confidences, l’homme emmène la femme dans sa voiture où il s’adonne à son jeu favori : la chasse aux rats.
Ecrite en 1968 par l’un des chefs de file du nouveau théâtre populaire autrichien, cette histoire appartient aux œuvres de combat contre la société de consommation qui ont fait florès à cette époque. Pathétiques et perdus, révoltés mais impuissants, les deux personnages vivent obsédés par les images publicitaires. Ils se rencontrent dans un non-lieu qui leur permet soudain de dévoiler leur part profonde. La Cie Angledange prend le parti de construire sa mise en scène comme on écrit une chanson d’amour. Basée sur un rapport visuel très proche avec les spectateurs, la dramaturgie de la représentation suit une lente cérémonie de mise à nu des masques sociaux. Au bout du processus, tout est dévoilé, démonté, jeté.
DATES
du 26 octobre au 7 novembre 1999 LAUSANNE – Théâtre 2.21
10 et 11 août 2000 LA CHAUX-DE-FONDS – Festival des Six Pompes
du 9 au 17 septembre 2000 GENEVE – Théâtre La Parfumerie
du 26 avril au 13 mai 2001 GENEVE – Halle 52, Site Artamis
GÉNÉRIQUE
Projet et réalisation: Andrea Novicov
Sur scène: Nathalie Boulin Christian Scheidt ( reprise: Andrea Novicov)
Hors scène: Assistanat : Bernadette Da Pozzo Espace : Michel Quebatte Lumière: Eric Gasser Bande son: Andrea Novicov Maquillages: Laetitia Rochaix Administration: Bernadette Da Pozzo, Daniela Droguet
Production: Cie Angledange
Soutien: Théâtre 2.21 – Lausanne Théâtre St. Gervais – Genève Département des affaires culturelles de la Ville de Genève Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève Corodis
MÉDIAS
Sous les ordures, un p’tit coin de rêve. Un spectacle insolite et touchant – Ces deux naïfs « n’ont pas tiré les bons numéros » mais veulent jouer malgré tout, quitte à tout balancer, tout casser. Leur vie est minable, mais pas si moche que ça, et d’autant plus, comme ce soir-là, quand surgit un rayon de folie qui fait de détonateur. Oublié le néant du quotidien ils se souviennent que la vie peut être aussi un feu de Bengale au coeur de la nuit. Nathalie Boulin et Christian Scheidt investissent les personnages avec énergie, malice et sensibilité. Le pathétique, si ce n’est le burlesque, n’écrase pas la tendresse, et l’on a souvent ri, mardi soir lors de la première. (…) La mise en scène d’Andrea Novicov, qui fait des miracles avec si peu, donne à voir la vie comme un turmix: ça va vite et ça broie. Mieux vaut être prêt quand on enclenche le bouton. 24 Heures – Michel Caspary
Effeuillage et décharge municipale – Relayant plein pot l’esthétique des années septante, Andrea Novicov propose une lecture percutante, sorte de pop song exultant et décalé, qui tient la déprime en respect. C’est à la fois très drôle, très cruel et diablement bien interprété par le maître d’œuvre aux côtés d’une Nathalie Boulin formidable d’humour et de santé. Le Courrier – Marie-Pierre Genecand