BOULES DE PENSÉE
D’APRES PREVERT, PEREC, PESSOA, TOPOR, DURRENMATT, JODOROWSKY, ARRABAL
1994
RESUMÉ
Deux personnages qui symbolisent l’un la tête, l’autre le corps, s’affrontent avec des monologues qui tournent autour de la solitude urbaine.
Issu d’auteurs contemporains connus pour leur esprit frondeur, cet assemblage de textes poétiques et politiques s’insère dans un ensemble composé d’un ” avant ” et d’un ” après ” spectacle. Les spectateurs arrivent d’abord dans un hall d’exposition où l’attendent des œuvres de trois plasticiens romands. Puis, dans ce décor abstrait qui évoque une symphonie de formes blanches, une danseuse apparaît comme par effraction.
Anti-chambre de l’acte théâtral, cette mise en scène met les spectateurs dans un état propice à la réception de la poésie, à l’introspection et à la remise en question de valeurs citadines. Enfin, après le spectacle, les plasticiens offrent trois performances qui aident, cette fois, les spectateurs à sortir de l’état poétique en douceur.
DATES
du 15 au 30 avril 1994
GENEVE – Salle de l’API
du 23 novembre au 4 décembre 1994
LAUSANNE – Grange de Dorigny
12 décembre 1994
LA CHAUX-DE-FONDS – Temple Allemand
GÉNÉRIQUE
Mise en scène:
Andrea Novicov
Sur scène:
Roberto Molo
Stefan Weibel
Hors scène:
Dramaturgie: Roberto Molo, Stefan Weibel
Décor: Alex Martin
Lumière: Laurent Junod
Bande son: Giovanni Venosta
Costumes: Florence de Montenach
Coach: Luc Gendroz
Promotion: Sabine Huentemilla
Production:
Cie Angledange
Soutien:
Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève
MÉDIAS
À Dorigny, la poésie s’éclate – Et c’est là que dialogue leur solitude, que s’esquisse en pointillés leur rencontre. Autour d’une pensée qu’ils voudraient partager, cette fleur morne qui pousse parfois sur les tas de fumier ou sur les autoroutes livides. C’est cette pensée qu’ils aimeraient cueillir et qu’ils traquent à coups de mots. Et c’est ainsi que le verbe ricoche d’une borne à l’autre, qu’il enfle et se rétracte jusqu’à s’évanouir. (…)
Andrea Novicov joue sur le fragment (de texte et d’image), sur l’éclat (de lumière et de rire), sur la fulgurance de la parole. Que les acteurs répercutent d’un coin à l’autre du labyrinthe, jamais là où on les attend. Et ils semblent ainsi se diffracter, à la fois ici et ailleurs, définitivement désorbités.
Le Nouveau Quotidien – Alexandre Demidoff
« Boules de pensée », une heure de théâtre réoxygéné. Et c’est le plus beau spectacle du genre vu depuis longtemps – Cinquante minutes de théâtre récité tranquillement, comme une main qui délivrerait, un par un, une poignée de pétales prisonniers. (…) Le reste est d’une simplicité inespérée. Les deux récitent chacun dans leur coin. Parfois, ils se reconnaissent, échangent une poignée de main quand leurs bouches parlent d’amitié ou de détresse Parfois un peu d’humour, pas vu pas pris. (…) Cinquante minutes qui font oublier tous ces textes qui n’étaient pas prévus pour le théâtre et que tant de metteur en scène, aujourd’hui, s’obstinent à faire jouer par des acteurs qui les récitent à pleine vapeur égocentrique. De « Boules de pensée » on ressort le cœur léger, l’esprit en paix. L’œil lavé.
Le Nouveau Quotidien – Stéphane Bonvin
Etincelles poétiques. Le mariage heureux de la poésie et du théâtre – Sans cesse, cependant, lumière, musique, mots et corps se rencontrent. Et tissent un réseau électrique qui fait scintiller ces « étincelles poétiques » qu’appelaient de leurs vœux les surréalistes. (…) Au bout de cet exil, parce qu’il est aussi une forme de liberté d’être, il y a pourtant la promesse que les mots et les choses ne vont plus simplement jouer entre eux, mais – dirait encore Breton – « faire l’amour ». Du coup, et pour autant qu’on se laisse aller à l’écouter, la poésie cesse d’être inaccessible.
Journal de Genève – Christophe Fovanna