Dans un village andalou des années 1930, une femme aisée perd son époux. Avec ses cinq filles, elle entame une période de deuil traditionnelle. Les approches du plus beau garçon du village auprès de l’aînée et de la cadette bouleversent la règle sociale et provoquent le drame.
Bien que cette pièce appartienne à la période réaliste de F. G. Lorca, la compagnie choisit une mise en scène qui s’inspire du théâtre de Guignol. Ce parti pris permet de rendre hommage à l’amour que le dramaturge espagnol portait aux marionnettes. Mais le caractère grotesque de cette forme théâtrale permet surtout d’exprimer les déformations mentales que subissent les héroïnes. Soumises à d’impitoyables conventions, les jeunes femmes ne peuvent ni grandir ni s’épanouir, et restent perpétuellement au stade de bourgeons. Des comédiens mi-humains mi-marionnettes incarnent cet état intérieur où le développement personnel est figé. La transposition de l’action dans un castelet provoque également des contrastes d’échelles qui rendent palpable le caractère fantastique de l’œuvre.
DATES
du 11 au 23 mars 2003 LAUSANNE – Grange de Dorigny
du 1 au 20 avril 2003 GENEVE – Théâtre La Grenade
20 et 21 novembre 2003 NEUCHATEL Semaine Internationale de la Marionnette.
du 6 au 10 janvier 2004 LAUSANNE – Théâtre Arsenic
du 13 au 25 janvier 2004
GENEVE – Théâtre St. Gervais
du 13 au 16 octobre 2004 THONON – Maison des Arts
du 21 au 23 janvier 2005 ARLES – Théâtre d’Arles
du 26 au 29 janvier 2005 ANNEMASSE – Château Rouge
4 et 5 février 2005
NEUCHATEL – Théâtre Le Pommier
du 16 au 26 février 2005 GENEVE – Théâtre du Loup
1 et 2 mars 2005 MONTHEY – Théâtre du Crochetan
5 et 6 mars 2005 FRIBOURG – Espace Nuithonie
du 10 mars au 12 avril 2005
PARIS – Théâtre de la Cité Internationale
du 15 avril au 21 mai 2005 LAUSANNE – Théâtre Vidy, Lausanne E.T.E.
Collaboration artistique: Sandra Amodio Castelet et objets: Christophe Kiss Lumière: Danielle Milovic Costumes: Anna Van Brée, Coralie Chauvin Bande son: Jean-Baptiste Bosshard Maquillage: Julie Monot Régie générale: François Beraud Administration: Julien Barroche, Adriana Mazza, Lili Auderset
Production: Cie Angledange
Coproduction: Grange de Dorigny – Lausanne
Soutien: Service des affaires culturelles de la Ville de Lausanne Département des affaires culturelles de la Ville de Genève Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève Action Intermittents / Corodis Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture Pour-cent culturel Migros / Fondation Leenards Fondation Stanley Thomas Johnson / Fondation Göhner
MÉDIAS
Sœurs de ténèbres. Une version insolite et décapante – Nous on a envie de dire à tue-tête que le metteur en scène, Andrea Novicov, et son septuor d’interprètes descendu(e)s de chez Goya, Velasquez, Botero et Balthus à la fois, offrent un moment aussi insolite que prodigieux, où l’on rit de l’odeur de sainteté, cette eau de Cologne dans une bombonne géante, où chacune des sœurs épie l’autre, et où jamais l’on ne voit leur bas-ventre. Figurines humaines, aux mouvements de tricoteuses arythmiques, de poules dans leur basse-cour-prison. Une échelle un instant apparaît, qui n’est point celle de Jacob. Mais du malheur, et de l’humour. Mathilde La Bardonnie – Libération
Un Lorca entre grotesque et merveilleux – [Le] petit théâtre de marionnettes [d’Andrea Novicov] est une boîte à illusions où ses (excellents) comédiens ne paraissent pas plus grands que des poupées se déplaçant devant des écrans de songes. Images somptueuses, beauté des costumes et des maquillages, des jeux de lumière, des tonalités de noirs et de bruns sourds, magie de ces figurines inspirées des Ménines de Velasquez. La maison de Bernarda Alba s’éloigne de la dénonciation sociopolitique directe pour devenir un conte noir, drôle et inquiétant. Fabienne Darge – Le Monde
Folle nuit d’épouvante théâtrale. Un superbe fantasme hispanique – Pur plaisir donc, chez Novicov d’émerveiller ici, d’épouvanter là, de pousser le conte jusque vers ses abîmes, là où l’histoire des sœurs Alba devient notre cauchemar, notre obsession, un peu comme dans les films de David Lynch. Nous voilà à notre tour captifs, jouissant de nos peurs bleues. Frousse comique qu’on voudrait voir partager par le plus grand nombre. Alexandre Demidoff – Le Temps