Dans une Flandre moyenâgeuse, le peuple enragé réclame la dépouille de son évêque mort de façon suspecte. Tandis que les représentants du clergé cherchent désespérément une réponse à donner à la foule, l’arrivée d’un nonce augmente encore la tension.
Auteur inclassable, Michel de Ghelderode a produit une oeuvre unique en son genre. Sensuel et démesuré, absurde et plein de cruauté, son théâtre relève autant d’un Grand Guignol rabelaisien que de l’extase lyrique la plus pure. Habitée d’anticléricalisme autant que d’un idéalisme spirituel, cette ” tragédie-bouffe ” charrie des effusions religieuses et des pulsions instinctives, dans une sarabande qui aboutit à un désordre grandiose.
La Cie Angledange traite cette démesure en recourant aux éléments classiques du théâtre de manière excessive. La composition scénique fait référence à la grande peinture flamande, les personnages du clergé sont modelés sur les sept péchés capitaux. S’adressant d’abord aux sens du spectateur, la mise en scène utilise des instruments optiques et acoustiques afin de créer une expérience charnelle qui permet d’introduire la métaphysique dans les esprits par le biais de l’épiderme.
DATES
du 2 au 14 mai 2000 GENEVE – Théâtre St-Gervais
du 16 au 28 mai 2000 LAUSANNE – Théâtre Arsenic
GÉNÉRIQUE
Projet et réalisation: Andrea Novicov
Sur scène: Jean-Luc Farquet François Florey Jean-Charles Fontana Christian Gregory Ben Merlin Roberto Molo Sandro Palese Christian Scheidt
Hors scène: Assistanat: Bernadette Da Pozzo Décor: Michel Faure Lumière: Jean-Philippe Roy Bande son: Michel Zürcher Costumes: Véronique Michel Maquillages: Nathalie Mouchnino Administration: Bernadette Da Pozzo
Soutien: Département des affaires culturelles de la Ville de Genève Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève Service des affaires culturelles de la Ville de Lausanne Loterie Romande
MÉDIAS
« Fastes d’enfer » à Saint-Gervais – Les amateurs d’atmosphères inquiétantes et médiévales apprécieront l’étonnant spectacle proposé en création à Saint-Gervais par Andrea Novicov et ses comédiens. En moins de deux heures, « Fastes d’enfer » restitue une époque et ses figures angoissantes, prélats et pauvres gens, morts-vivants et moines diaboliques. Grâce au grand soin apporté à la mise en espace, à la sonorisation, aux costumes et aux grimages, cette étrange comédie laisse un souvenir marquant. La Tribune de Genève – Benjamin Chaix
Théâtre de la mort – Si chaque pièce permet de réfléchir à l’instrument-théâtre tout en l’incarnant, « Fastes d’enfer » porte cette dimension auto-réflexive à son point d’incandescence tant la question du théâtre sur ou dans le théâtre, la mise en abyme y font le siège. Un théâtre anti-psychologique, anti-naturaliste, qui fait écho, dans l’esprit de Novicov, à la commedia dell’arte, au bouffon et au clown, au masque et à la marionnette. S’y succèdent des tableaux forts et crus, des images condensées à l’extrême dans le jeu, la mise en scène, la composition de l’espace et les équilibres. Scènes Magazine – Bertrand Tappolet
Le Courrier Novicov rit du combat entre sacré et vulgarité