ET JAMAIS NOUS NE SERONS SÉPARÉS

DE JON FOSSE

2017

RESUMÉ

Trois personnages.

ELLE, la quarantaine, dans le salon de son bel appartement,

le soir. Pour le moment elle es seule, mais plus pour très

longtemps.

LUI, la cinquantaine, arrive sans sonner. Il a les clés, pose

son manteau dans l’entrée, se dirige vers le salon.

LA FILLE, bien plus jeune, accompagne l’homme et reste

dans l’entrée. Elle n’ose pas poursuivre plus loin. La tension

devient palpable, les questions s’entrechoquent, la

respiration se fait difficile, les émotions demandent à jaillir.

Jon Fosse, tel un maître du polar nordique, nous convie à

une course poursuite des sentiments, où bien des attentes

seront déjouées.

DATES

Du 24 Janvier au 12 Février 2017
Théâtre Pitoëff


La Grange de Dorigny
Du 12 au 21 Janvier 2017

du 24 Janvier au 12 Février 2017
GENEVE – Théâtre Orangerie

GÉNÉRIQUE

Mise en scène :
Andréa Novicov

Sur scène:
Nathalie Boulin
Roberto Molo
Lara Khattabi

Hors scène:

Lumières et scénographie : Laurent Junod et Serge Perret,

Les Ateliers du Colonel

Son : Jean-Baptiste Bosshard

Costumes : Anna Van Brée

Traduction : Terje Sinding (L’Arche Éditeur)

MÉDIAS

À Dorigny, Andrea Novicov électrice Jon Fosse – Le metteur en scène genevois et la comédienne Nathalie Boulin donnent des couleurs à l’auteur norvégien fantomatique. Une folie. (…) « Et maintenant il va sans doute bientôt venir / Je sais qu’il va venir / Je sais qu’il va venir / Puisque je l’attends / Car il a disparu / il ne reviendra plus jamais / Il était si gentil / Elle presse le coussin contre ses seins / il était si gentil et si calme / jamais de problèmes avec lui / Si gentil / elle se met progressivement à chantonner / et si calme si gentil et si calme / Chantonnant / Il était si gentil et si calme / Pas de problèmes avec lui / Et maintenant il va sans doute bientôt venir. » Ce court extrait de « Et jamais nous ne serons séparés » montre toute la complexité de la langue de cet auteur dont la narration est aussi nébuleuse que les instructions de mise en scène – ou didascalies — sont précises. C’est une telle montagne à escalader qu’Andrea Novicov, metteur en scène aux partis pris audacieux, a attendu des années avant de s’y atteler. (…) Dans un décor aux couleurs vives, le Genevois d’adoption rompt avec les habitudes « fossiennes ». Finis les glaces polaires, le regard figé sur la ligne d’horizon et les phrases suspendues. Novicov dirige Nathalie Boulin dans une logique de service volée qui ne meurt jamais dans le filet. C’est que la comédienne, toujours excellente et trop rare sous nos latitudes, mélange une énergie solaire à une vraie folie. Ainsi, lorsqu’elle varie les tons et les activités – le téléphone qui devient guirlande, la bouteille qui devient guitare, le verre qu’elle casse à même l’assiette – elle nous surprend, nous fait rire et on ne sait jamais sur quel sommet ou dans quel gouffre elle va nous emmener. (…) Le spectacle a du rythme, de la cuisse et de la folie, le défi est relevé.

Le Temps – Marie-Pierre Genecand

Les objets du désir – (…) Simultanément présents sur la scène et pourtant si déconnectés, les personnages sont déroutants et les époques paraissent s’entrechoquer. Donnant vie avec agilité à cette tragi-comédie beckettienne de Jon Fosse, Andrea Novicov nous fait passer du gloussement au cafard dans l’indifférence rassurante des meubles d’un salon rose orangé. (…) Depuis nos sièges, nous autres voyeurs discernons tout de même une chose 

que tous semblent rechercher mais que Jon Fosse ne les laissera pas attraper : l’amour. Cet amour, il a disparu, « comme dans la mort ». Il ne semble pouvoir même jamais exister, car il se décompose lorsqu’on s’en saisit. À l’image de ce si beau verre que la femme admirait à la lumière et qu’elle brise délibérément, comme machinalement, au moment d’y verser du vin. (…) Le dossier du canapé remplace les épaules qu’elle massait quelques instants auparavant. Le téléphone devient l’oreille de son mari qu’elle appelle, qui est ici, pourtant, mais qui ne répond pas. Elle ne voit pas même la jeune fille en orange vif qu’il ramènera à la maison avant de s’affaler à nouveau sur le sofa vert bouteille. Réel adultère ou simple souvenir ? On ne saura jamais très bien. Elle, en tout cas, ne s’en préoccupe pas. Elle dit qu’elle a choisi. Qu’elle ne veut plus qu’il vienne. Dans son chignon serré et sa robe évasée, la femme en bleu essaie de se contenter de ses objets dans son salon des fifties.

L’Atelier Critique – Josefa Terribilini

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