Paysan, Paul vit et travaille avec sa femme qu’il surnomme ” Vulve “, jusqu’au jour où elle tombe gravement malade et doit quitter la ferme pour quelques temps. Paul doit alors engager un ouvrier qui bouleverse sa vision du monde.
Adapté d’un roman d’une jeune Suissesse, le spectacle oblige à résoudre un paradoxe. Long monologue intérieur, le texte du livre est proféré par un personnage qui communique avant tout par geste. Or le passage à la scène implique l’obligation de parler. Dans un souci de fidélité au principe et au style du livre, la scénographie débarrasse le plateau de toute référence au monde extérieur, la mise en scène évite toute anecdote, et la direction d’acteur met le personnage à nu tout en le laissant derrière son mur de pensées intimes. Cette dramaturgie permet au spectateur d’observer le personnage à son insu, comme s’il regardait dans sa boîte crânienne par le trou d’une serrure. Elle garde aussi la force du langage très personnel et très charnu de l’écriture de Noëlle Revaz.
DATES
du 27 octobre au 16 novembre 2003 du 5 au 11 janvier 2004 GENEVE – Théâtre Le Poche
du 15 au 24 janvier 2004 SION – Petithéâtre
les 26 et 27 janvier 2004 NEUCHATEL – Théâtre du Pommier
le 28 janvier 2004 YVERDON – Théâtre Benno Besson
le 30 janvier 2004 MONTHEY – Théâtre du Crochetan
du 3 au 22 février 2004 LAUSANNE – Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E
Soutien: Service des affaires culturelles de la Ville de Lausanne Service des affaires culturelles du Canton de Vaud Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture BCV Banque Cantonale Vaudoise
MÉDIAS
Noëlle Révaz a trouvé sa bête : Philippe Mathey. Le livre fait une entrée réussie au théâtre – Il faut bien cela pour prendre langue avec l’écriture de Noëlle Révaz. Et cela s’appelle au théâtre une vraie rencontre entre l’auteur et son interprète. Pour le spectateur ignorant qui a la chance de n’avoir jamais lu « Rapport aux bêtes », publié au printemps 2002 chez Gallimard, le spectacle mis en scène par Andrea Novicov tient d’abord du plaisir de la découverte. Loin de distraire l’attention, l’espace ramène au mot, il éclaire la pensée d’un personnage peu porté sur la confidence publique, un taiseux que ses frères et sœurs de soliloque situent quelque part entre Marie Coquelicot et André Borlat. La Tribune de Genève – Thierry Mertenat
Rapport aux bêtes – Philippe Mathey rend tout son pathos à ce paysan désarmé, à qui ça « met les yeux en larmes de devoir être tendre ». Dans une scénographie soignée, où les éclairages trahissent les fissures de la parole, le comédien incarne avec force cette pudeur des mots. Bouleversant.