À l’empereur des Tartares Kublaï Khan, Marco Polo décrit l’une après l’autre une soixantaine de villes imaginaires, pleines d’architectures fantastiques et de bizarreries urbanistiques.
Extrait de la rêverie urbaine d’Italo Calvino, le texte de cette pièce propose un voyage dans des cités intérieures qui parlent de la société humaine, de sa recherche du bonheur et de sa difficulté à vivre ensemble. L’adaptation met en scène deux personnages en guise de passeur de récits.
Transformée en dialogue, la narration littéraire fonctionne sur le mode des Mille et une nuits. Avec l’arche d’un pont comme espace scénique, la dramaturgie du spectacle tire parti d’un environnement insolite en déréalisant l’espace, notamment avec des voix amplifiées et des projections visuelles sur les murs des édifices environnants.
DATES
du 4 au 12 juillet 1997
LAUSANNE – Festival de la Cité
GÉNÉRIQUE
Projet et réalisation: Andrea Novicov
Sur scène: Nathalie Boulin Christian Gregori
Hors scène: Dramaturgie: Paolo Trotti Réalisations visuelles: Luc Sterchi Lumière: Laurent Junod Choix musical: Giovanni Venosta Administration: David Junod
Production: Cie Angledange Festival de la Cité – Lausanne
MÉDIAS
Rêveries urbaines inspirées de Calvino – Au flux du texte et du travail des acteurs, Andrea Novicov a ajouté une utilisation très intelligente et sensible de la technique. L’ensemble est magique. On se laisse emporter, on rêve, on est submergé d’images et un étrange dialogue s’instaure entre ce qu’on voit et ce qu’on entend, entre les villes invisibles d’Italo Calvino et ce fragment de Lausanne : l’arche du pont, un arbre, deux ou trois maisons… Sur cette architecture bien réelle se pose la poésie, et c’est toute l’histoire de l’homme et de ses villes qui est suggérée par là. 24 heures – René Zahnd
Marco Polo fait un détour par Lausanne – Le projet du metteur en scène Andrea Novicov et de la compagnie Angledange n’était pas de fournir, avec « Oniropolis », un substitut à la lecture des « Villes invisibles », mais de créer un objet culturel nouveau, basé sur l’ouvrage de Calvino et ne tirant pourtant sa valeur que de lui-même et de sa propre cohérence. Pour le mener à bien, Novicov a mis toutes les chances de son côté : la mise en scène tire savamment parti du lieu insolite et accidenté où se déroule le spectacle ; les deux acteurs sont excellents ; et les interventions visuelles de Luc Sterchi, qui font apparaître sur les murs des édifices environnants une mystérieuse géographie de signes lumineux, produisent un effet très réussi de déréalisation de l’espace et du temps. La Rédaction, Journal de Genève