LES QUATRE JUMELLES
DE COPI
2002
RESUMÉ
Tandis que Leïla et Maria s’injurient parce que l’une a offert à l’autre des chiens d’Alaska, la première s’écroule poignardée. Surviennent alors Fougère et Joséphine qui s’interposent et font grimper la tension jusqu’à l’insupportable. Incapables de savoir s’il faut ou non s’enfuir en emportant leur fortune, les personnages s’enfoncent dans des conflits de haine et de passion rythmés de coups de feu, de prises d’otages et d’innombrables prises de drogue.
Dessinateur satiriste avant de révéler ses talents de dramaturge, Copi aimait détourner les codes. Son théâtre se compose de répliques puisées dans les feuilletons télévisés, de clichés du vaudeville, de personnages qui ressuscitent à peine morts, d’intrigues invraisemblables et de coqs à l’âne à répétition. Plutôt que de suivre les invites à l’excès de cette écriture débridée, la Cie Angledange traite l’œuvre théâtrale comme une pure matière plastique. Avec une scénographie constituée de quelques cubes abstraits, la mise en scène s’insère dans un dispositif visuel minimaliste.
Accompagné par une musique easy-listening incessante, le jeu d’acteur utilise une superficialité faussement naïve. L’ensemble met en évidence les artifices du langage scénique et la critique radicale du monde moderne que recèle la pièce.
DATES
du 5 au 13 juillet 2002
LAUSANNE – Théâtre 2.21
27 et 28 février 2003
PARIS – Centre Culturel Suisse
du 6 au 10 janvier 2004
LAUSANNE – Théâtre Arsenic
du 13 au 25 janvier 2004
GENEVE – Théâtre St. Gervais
29 et 30 janvier 2004
NEUCHATEL – Théâtre Le Pommier
GÉNÉRIQUE
Projet et réalisation:
Andrea Novicov
Sur scène:
Valéria Bertolotto
Céline Nidegger ( reprise : Léa Pohlhammer)
Marie-Madeleine Pasquier
Anne-Catherine Savoy
Hors scène:
Espace: Serge Perret
Lumière: Sven Kreter
Bande son: Jean-Baptiste Bosshard
Costumes: Aline Courvoisier
Maquillages: Julie Monot
Administration: Julien Barroche – Espace Mont-Blanc
Production:
Cie Angledange
Soutien:
Service des affaires culturelles de la Ville de Lausanne
Département des affaires culturelles de la Ville de Genève
Département de l’instruction publique de l’Etat de Genève
Loterie Romande
Pour-cent culturel Migros
Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture
Action Intermittents
Corodis
Fondation Leenards
MÉDIAS
Thriller sur fond de désastre intime – Cette gémellité hilare et troublée rappelle celle que le cinéaste David Lynch a somptueusement mise en scène dans « Mullholland Drive ». Mais sans l’envoûtement. Non, Andrea Novicov ne cherche pas à envoûter. Juste à actionner tous les ressorts de cette drôle de machine à déboussoler que sont ces « Quatre jumelles ». Ce thriller en apesanteur qui se joue de tout, des codes du cinéma surtout, peut agacer. Trop formel. Trop farceur. Sans doute. Sauf que ce jeu est un leurre. Ou une façon de survivre. De ne pas s’effondrer sous le poids d’une enfance meurtrie. De ne pas jeter l’éponge, même si le k.-o. a eu lieu depuis longtemps. Ce qui est après tout une définition forte du théâtre.
Le Temps – Alexandre Demidoff
Copi, c’est pas fini. Les 4 jumelles en font voir de toutes les couleurs – Novicov joue à fond la carte de la superficialité, de l’apparence, de la dérision et du pastiche. Il met en valeur les qualités humoristiques de Valeria Bertolotto, Céline Nidegger, Marie-Madeleine Pasquier et Anne-Catherine Savoy. Elles le valent bien effectivement. Elles pétillent, entre l’outrance et le décalage, dans ce foisonnement de références, films d’action ou défilé de mode, de « Terminator » à Versace, avec déhanchements idoines et bruitages suggestifs.
24 Heures – Michel Caspary
Un quatuor de mantes religieuses – Ce quatuor se livre à toute sorte de jeux cruels, de mise à mort simulées, transgressant à peu près tout ce qu’il est interdit de rêver à haute voix sur un plateau. (…) Passer d’une crise à l’autre, d’un meurtre à l’autre, sans jamais se retourner ni composer, voilà ce que demande la mise en scène. C’est à la fois peu et beaucoup. Dans les meilleurs moments, la représentation réussit ce difficile équilibre sur la corde raide du funambule. Genet, une fois de plus, n’est pas loin. Et les quatre actrices rivalisent d’invention, de drôlerie aussi, pour que le public soit à son tour ébranlé par cet abattage aventureux.
Tribune de Genève – Thierry Mertenat